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merci pour ton superbe commentaire sur cette chanson des plus marquantes de dire straits. comme toi, sans comp
Par Anonyme, le 01.10.2025
l’interprét ation de joan baez arrive encore à magnifier cette magnifique chanson
Par Anonyme, le 18.06.2025
merci pour cette analyse tellement juste de notre génie poète.
ce fût un plaisir de vous lire
Par Anonyme, le 06.06.2025
merci pour cette traduction.
j'écoute très souvent cette chanson riche de ce message qui exprime la bêtise h
Par Anonyme, le 24.05.2025
je pense et même je le souhaite au plus profond de moi, qu'un jour une école de france pays initiateur des dro
Par Anonyme, le 02.10.2024
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Date de création : 08.07.2011
Dernière mise à jour :
15.12.2025
447 articles
Pur sang
De Franck Bouysse Ecorce éditions
Je sais, vous vous dites "Voilà, il va encore passer de la pommade, flagorner à mort, se montrer dythirambique et patati et patata". C'est vrai, mais je vous rappelle que l'esprit de ce blog est justement de ne parler que des livres que j'ai aimé. Je ne me sens pas l'âme d'un écorcheur, d'un flingueur à la plume qui désosse et dézingue les auteurs pour le plaisir ou pire, par méconnaissance. Bien sûr que ça m'arrive de lire du moins bien, je n'en parle pas, c'est tout.
Parfois, lorsque l'on lit un livre, on se cogne au talent pur, et immédiatement après on se sent tout petit à côté de l'auteur. C'est ce qui m'est arrivé avec la découverte de "Pur sang" de Franck Bouysse.
Ce gars possède une sacrée plume les amis, je vous le dis !
Il existe de nombreux genres de romans, à peu près autant que d'auteurs. Vous pouvez tomber sur un roman qui est phagocyté par l'histoire et le récit mais qui est néanmoins très plaisant. L'histoire représente à la fois les fondations, les murs porteurs et la charpente du livre. (veuillez pardonner cette métaphore un peu lourde avec les métiers du bâtiments). L'histoire masque tout, elle est l'arbre conteur qui masque la forêt des lecteurs (et des lectrices surtout). Et puis quelques fois l'histoire s'efface avec humilité et déroule le tapis des mots au style. "Pur sang" est ce genre là. L'histoire est belle et prenante, mais c'est le style qui mène le lecteur, qui l'émerveille, qui le foudroie. Le grand style de Franck Bouysse fend le coeur et l'esprit de celui qui le lit comme la proue d'un navire partage les eaux, son style est devant, aiguisé comme une lame damasquinée de Tolède, flamboyant comme un coucher de soleil (et vous savez comme je les aime).
Quand on ouvre "Pur sang" on est tout de suite averti, l'incipit vous explose à la figure et vous ne pouvez que le relire, encore, encore. Je pourrais vous faire découvrir ici, sur ce blog, dans ce billet les deux premiers paragraphes qui sont d'un très haut niveau et qui brillent d'une beauté que je n'ai pas si souvent vu dans un livre. Mais ce serait gâcher, je préfère que vous ayez la surprise et le plaisir.
Ce très beau livre vous fait découvrir la vie d'Elias, un homme qui a été élevé par des indiens de la tribu des Nez-Percés dans un endroit merveilleux baptisé "Eden creek". Nous sommes de nos jours, Papa et Mama Tulssa, le couple qui a élevé Elias sont des déscendants des fameux guerriers Nez-percés qui ont fait trembler les tuniques bleues lors des guerres indiennes et de la conquête de l'ouest. Pourchassés par l'armée, une partie de la tribu a traversé la frontière canadienne et s'est établie dans cette vallée couvée par une rivière, Eden creek. Des générations d'indiens ont réussi, dans le bonheur et la discrétion a vivre heureux et surtout libres.
Le petit Elias, sous l'influence de Papa et Mama Tulssa, a grandi au contact de la nature, a appris à la respecter et à l'honorer. Quand il fut en âge de comprendre, ses parents lui expliquèrent qu'ils l'avaient adopté, que ses parents étaient des blancs américains qui s'appellaient Greenhill. Mais l'amour et la sagesse de ses parents adoptifs étaient tels que l'enfant n'en fut pas perturbé, il avait tout ce qu'il lui fallait ici, à Eden creek.
Mas tout changea lorsque Mama Tulssa s'en alla rejoindre les esprits. elle révéla un secret à celui qu'elle aimait comme son fils. Les Greenhill n'étaient pas les parents d'Elias.
Très touché par la mort de celle qu'il considérait comme sa mère, Elias s'en trouva bouleversé d'apprendre une telle nouvelle. Beaucoup de sentiments le traversèrent, comme les éclairs déchirent le ciel quand l'orage gronde dans le coeur.
Voilà notre héros qui fait donc ses bagages pour se rendre dans un pays qu'il ne connaît pas, la France, direction un endroit qu'on appelle le Limousin pour trouver ses racines, ses vrais parents.
L'histoire ne manque pas d'intérêt soyez rassurés, nous croisons des personnages magnifiques et attachants comme John Gray par exemple. Et puis il y a des petits secrets bien gardés dans le silence limousin. Sous la couche pulvérulente des souvenirs enfouis, des vérités en sommeil attendent qu'Elias s'accomplisse.
Ce livre est un voyage superbe et émouvant, au plus près des émotions et des sentiments. Un voyage de liberté et d'étourdissement. Un voyage au coeur de la grande nature et du vrai monde.
En tournant les pages de ce roman je me disais que Jim Harrison avait du guider la main de Franck Bouysse et habiter temporairement son esprit. Mais ce serait faire injure à l'auteur car il se débrouille très bien tout seul.
Mais comme chez Jim Harrison il y a ce souffle indicible, cet élan de fraicheur. Les personnages sont tellement fouillés qu'ils affichent une allure que nous ne connaissons pas. Cela nous trouble. Il y a certaines pages que j'ai lues et relues. Des pages dans lesquelles j'aurais voulu plonger pour de vrai pour y disparaître.
Et ce style ominiprésent qui met des étoiles dans les yeux. Comme page 72 : Il regarda les flammes user les bûches, et leur arracher des cris, s'envolant dans l'âtre en même temps que d'éclatante braises aux allures s'insectes incandescents.
Et puis celle-là que j'adore et que j'aurais bien voulu écrire, page 88 : On voyait parfois l'air danser dans le court horizon et grignoter la matière en fabriquant d'autres couleurs.
Franck Bouysse s'y connaît en nature, au fil des pages nous croisons toutes sortes de plantes et d'arbustes, des joubarbes, des polypodes, des érables champêtres, calthades des marais, callunes et autres cladophores. On pourrait les toucher...
Lorsque vous passerez par la page 138, vous serez éblouis par les deux dernières phrases. Elles sont spectaculaires et stupéfiantes.
L'auteur nous enchante dans un style qui transpire la grande littérature, celle qui possède le pouvoir de résonner pour l'éternité dans l'esprit des gens.
J'ai une image forte en tête. Je vois Franck Bouysse à son ordinateur, il écrit "Pur sang". Il fume son infame cigare. Jim Harrison, Richard Ford et Jack London sont penchés sur son épaule. Leurs visages sont à peine éclairés par une petite lampe. Ils lisent au fur et à mesure le roman qui naît sous leurs yeux, ils se tiennent par les épaules ... et ils sourient.
Si, justement, vous auriez dû nous dévoiler les deux premiers paragraphes du livre, décortiquer ce qui fait l'efficacité et le charme du style de Bouysse, c'est ce qui aurait été vraiment intéressant. Par contre les quatre paragraphes suivants de votre papier sont justement ce que je ne veux pas savoir avant d'avoir lu un livre et je les ai sautés. Je n'ai finalement pas trouvé ce que je cherchais et je ne sais pas où le trouver.Ecrire un commentaire