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pèle mèle

L'homme aux cercles bleus, de Fred Vargas

Publié le 03/05/2017 à 18:36 par sebastienvidal Tags : monde bonne roman homme amis fond femme mort paris fille jeune bleu littérature voiture livres pensées sur extrait
L'homme aux cercles bleus, de Fred Vargas

                              L’homme aux cercles bleus

                   De Fred Vargas, éditions de poche J’ai lu

 

« Un maniaque, ça règle son univers au millimètre près. Sinon ce n’est pas la peine d’avoir une manie. Une manie, c’est fait pour organiser le monde, pour le contraindre, pour posséder l’impossible, pour s’en protéger. »

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, je viens seulement de faire connaissance avec le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg. Et oui, malgré la notoriété de l’auteure, malgré les papiers dithyrambiques qui jalonnent la carrière de Fred Vargas, je n’avais jamais lu sa petite production. La faute au temps qui file trop vite, à tous ces livres venant de partout qui font terriblement envie, à la furieuse envie de tous les lire, à la furieuse envie d’écrire aussi. Je continue donc cette année en respectant ma promesse, celle de lire des gens que je n’ai encore jamais lu. Et ça mes amis, c’est comme partir en terre inconnue, c’est le pied.

 

Donc l’homme aux cercles bleus. En garçon organisé et logique, j’ai donc commencé par le commencement, ce roman étant celui dans lequel Adamsberg fait son entrée briomphale (du mot brio, « faire une entrée briomphale », synonyme de triomphale) dans l’univers de la littérature.

Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, un homme complexe aux façons de funambule, vient d’être muté à Paris. Tous les regards sont braqués sur lui car sa réputation décidément très véloce l’a précédé. À peine a-t-il le temps de poser ses valises qu’une affaire curieuse défraye la chronique. Depuis quatre mois, dans les rues de Paris, un mystérieux individu dessine des cercles bleus sur la chaussée. Soixante-trois pour être précis. Ces cercles tracés à la craie, entourent toujours un objet sans qu’il soit possible d’en tirer une quelconque hypothèse puisque la liste de ces objets est furieusement hétéroclite. La presse en fait des tonnes pour vendre et épaissir le mystère. Mais tracer des cercles autour d’objets perdus ou insignifiants n’est pas une infraction. Cependant, en parallèle d’une affaire criminelle plus classique, notre commissaire va s’intéresser à cet homme aux cercles bleus. Cela va désespérer son adjoint, Danglard, un homme au physique d’ours et à la culture stratosphérique. Seul bémol, après seize heures, notre Danglard n’est plus trop étanche, un peu noyé dans les degrés d’alcool. Et puis un jour, la grande surprise. La routine des cercles bleus entourant des objets découverts ici et là au hasard des rues parisiennes est brisée. Cette fois, à l’intérieur du cercle bleu, se trouve un cadavre égorgé. Adamsberg dresse l’oreille et Danglard se lamente. Il faut dire que les deux hommes sont très différents. Danglard, bosseur, accrocheur, puit de science et fin limier. Adamsberg, rêveur et glandeur, tout en intuition et sensibilité. De quoi désarçonner.  

 

À partir de là, tout va s’accélérer. Adamsberg va passer tout son petit monde au détecteur de mensonge qui veille dans sa tête, il va se laisser porter par la brise des évènements, flairer le langage de la vérité, sonder les âmes qui flottent autour de l’affaire. Danglard obéit aux ordres presque avec regrets, car l’attitude de son chef et sa manière d’opérer le laissent pantois et dubitatif. Rien ne l’énerve plus que d’entendre Adamsberg annoncer qu’un évènement va se produire, et il est encore plus agacé lorsque, inévitablement, l’évènement se produit.

 

Entre sa rencontre avec l’étonnante Mathilde (un sacré personnage celle-là avec ses tranches une, deux et trois), celle de Charles Reyer un aveugle très spécial et Clémence le cœur brisé et les cercles bleus qui fleurissent dans le tout Paris, Adamsberg va devoir jouer serré et laisser plus que jamais, libre cours à son inspiration et son sixième sens.

Où conduisent les cercles bleus ? Qui les trace ? L’assassin est-il l’homme aux cercles bleus ? D’ailleurs l’homme aux cercles bleus est-il un homme ou une femme ?

Et au milieu de tout cela, Adamsberg qui se languit de sa « petite chérie », Camille.

 

Ce qui m’a frappé dans ce roman, c’est le savoir-faire de Fred Vargas. En vingt pages, elle avait dessiné avec une grande précision les contours du commissaire Adamsberg et elle en avait fait un personnage réel, palpable et charismatique. Chapeau bas madame. Exemple avec cet extrait ciselé :

- Vous en faites des discours, Danglard. Je n’ai pas dit que ça se voyait sur le visage, j’ai dit que ça suppurait depuis le fond de l’être. C’est une suppuration, Danglard, et je la vois parfois suinter. Je l’ai vue se promener sur la bouche d’une jeune fille, comme j’aurais vu courir un cancrelat sur cette table. Je ne peux pas m’empêcher de le savoir, quand quelque chose ne va pas dans quelqu’un. Il peut s’agir de la jouissance du crime, mais aussi d’autres choses, de choses moins graves.

Ou encore là : Il avait déjà remarqué ça de nombreuse fois : plus il avait de soucis pressants, le talonnant de leur urgence et de leur gravité, plus son cerveau faisait le mort. Il se mettait alors à vivre de petits riens, étranger et insouciant, se dépouillant de toutes pensées et de toutes qualités, l’âme vacante, le cœur creux, l’esprit fixé sur les plus courtes longueurs d’onde.Bon sang ce que c’est beau, un passage d’orfèvre les amis.

 

Ensuite, la seconde chose qui m’a sauté aux yeux, c’est la qualité des dialogues, notamment entre Adamsberg et Danglard. C’est du haut niveau, c’est fleuri, c’est enlevé et bien tourné. L’auteur réussit à créer un lien fort entre eux par leurs dialogues qui sont de véritables joutes verbales.

L’histoire est complexe, on pense l’issue inexpugnable et paradoxalement, même si on doute sans cesse que l’assassin sera arrêté, on se laisse porter par le commissaire fantasque et inspiré, comme on se laisse conduire à l’arrière d’une voiture. Sauf qu’on ne sait jamais où nous conduit Adamsberg, seul lui le sait. Ça horripile Danglard et nous aussi par la même occasion. C’est assez roboratif d’assister à ça et de le vivre aussi. Saupoudrez le tout de toute une galerie de personnages hauts en couleurs qui nourrissent un tropisme pour l’originalité et vous obtenez un sacré bon cocktail.

 

Vous l’avez compris, je suis conquis, j’ai beaucoup aimé. Je viens de devenir un fidèle de Fred Vargas, et la bonne nouvelle est qu’il reste tout un tas de Fred Vargas à découvrir… C’est bon d’avoir du retard finalement.



Commentaires (1)

Anonyme le 16/01/2022
Qui est l'assassin ?


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